Violeau (Jean-Louis), (dir.)
Quel enseignement pour l’architecture ?
Continuités et ouvertures
En coédition avec l’École d’architecture Paris-Belleville.
ISBN 978-2-86222-034-5, 255 x 185, 192 p.   20 €
1999

Disponible en édition numérique

« Jean-Louis Violeau, qui par ailleurs étudie l’histoire du “milieu” architectural des années soixante à nos jours, a questionné neuf enseignants. Tous s’accordent sur la finalité d’une École d’architecture : former des architectes, alors qu’on peut s’interroger sur une autre finalité : enseigner l’architecture. Seul Antoine Grumbach, en affirmant d’emblée que “l’architecte est un intellectuel”, ouvre grand la porte à d’autres disciplines. »
Thierry Paquot, Urbanisme, septembre-octobre 1999

Ces interrogations manifestent l’inquiétude d’un milieu en mutation depuis un demi-siècle, à la recherche d’une identité sociale mise à mal par l’importance toujours croissante des questions financières dans l’acte de construire. C’est bien la nostalgie de l’architecte démiurge qui perce dans la plupart des entretiens. Si certains essaient de distinguer finement l’enseignement de l’architecture de l’enseignement pour l’architecture, d’autres plus catégoriques estiment que « toutes les matières, sauf peut-être la philosophie, devraient être enseignées par des architectes ». Suivis d’une synthèse thématique qui permet de les utiliser comme matériau de réflexion, ces entretiens sont à verser au dossier de la réforme des études dont nous avons tous ˆ nous préoccuper.
Danièle Voldman, Vingtième siècle n° 65, jan-mars 2000

Ces neuf entretiens accordés à un « apprenti-sociologue » par des enseignants de l’école d’architecture de Paris-Belleville trouvent leur origine dans un double contexte : la crise existentielle de l’une des unités pédagogiques les plus réputées de l’Hexagone, et la mise en œuvre imminente de la réforme globale de l’enseignement de l’architecture en France. Représentant les principales tendances de l’ex-UP 8, Daniel Bernstein (ingénieur), Brian Taylor (historien) et les architectes Henri Ciriani, Pierre Clément, Bruno Fortier, Jacques Fredet, Antoine Grumbach, Bernard Huet et Claude Vié se sont livrés, en 1996-1997, à l’exercice de l’introspection et de la prospective. Objectif avoué : un rapprochement et une concertation entre des personnalités longtemps opposées du fait de leurs convictions – parfois très tranchées –, dans le but de définir les grandes lignes d’un enseignement idéal. Jean-Louis Violeau livre, dans une synthèse thématique, l’essentiel des propos enregistrés concernant le contenu et les modalités de l’enseignement, les disciplines associées à l’architecture, la recherche et les rapports à l’université, le statut de l’école, l’organisation des études et le système d’évaluation. Les divergences de vues apparaissent alors clairement. Henri Ciriani refuse ainsi toute intervention autre que celle des architectes, qu’il s’agisse d’enseigner la sociologie ou l’histoire ; quant à la recherche, elle ne peut selon lui se faire que dans le cadre du projet. Antoine Grumbach plaide, de son côté, pour la formation d’intellectuels, d’architectes cultivés, même s’il n’exclut pas que les disciplines annexes soient dispensées par des architectes. Une telle confrontation peut être salutaire à une période charnière dans l’histoire de l’enseignement en architecture. Pour autant, ces entretiens, menés dans une seule et même école, ne sauraient résumer un débat national, nécessairement plus riche.
Bulletin critique du livre français, juillet 2000