Violeau (Jean-Louis), (dir.)
Quel enseignement pour l’architecture ?
Continuités et ouvertures
En coédition avec l’École d’architecture Paris-Belleville.
ISBN 978-2-86222-034-5, 255 x 185, 192 p. 20 € 1999 Disponible en édition numérique |
Menés avec des enseignants de l’École d’architecture Paris-Belleville, ces entretiens sont également tournés vers le monde de l’architecture dans son ensemble, à travers le positionnement de plusieurs protagonistes du grand débat qui depuis 68 alimente le renouveau théorique et formel de l’architecture française. Neuf architectes et un chercheur se confrontent ainsi aux grandes échéances à venir : application de la réforme, réorganisation de la carte parisienne des écoles d’architecture, rapport à l’Université, question de la licence d’exercice, renouvellement de l’effectif enseignant… S’il y avait un débat à retenir, ce serait celui qui se noue autour de la notion de Projet, de sa définition, de son enseignement et de sa transmission. Au creux de ce débat transversal qui articule tous les autres, on distingue en effet à la fois une diversité des positions et un socle fondamental commun. De la nécessité – presque ontologique – de transformer qui résulte de l’incapacité à accepter le monde tel qu’il est (Henri Ciriani) à l’enseignement spécifique de la lecture et de l’écriture de l’architecture pour éviter l’écueil d’un « projet sans conscience » (Bernard Huet, Jacques Fredet, Claude Vié), en passant par la culture du projet qui consiste à partir d’une idée pour la transformer et la traduire en une réalité construite (Antoine Grumbach) ou par le refus de la mystique du « créateur » qui s’origine de lui-même (Bruno Fortier, Pierre Clément, Daniel Bernstein), les positions divergent sans que, pour autant, soit rejetée une idée fondamentale : si le projet est pour une part un acte de « création » , il est tout autant le fruit d’un travail et d’un apprentissage. C’est cette idée qui a présidé, il y a 30 ans, à la fondation de l’École d’Architecture de Paris-Belleville et c’est cette idée qui fonde encore, au-delà des divergences et des désaccords – parfois profonds –, la communauté intellectuelle que forment les enseignants. La synthèse thématique qui clôt ces 9 entretiens permet du reste de se rendre compte de ce qui les unit et les sépare au sein d’une même École.
En fonctionnant comme une grande école avec un concours d’entrée, l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, qui enseignait l’architecture en France depuis la Révolution, est morte en 1968, accusée de sclérose et d’inadaptation à la construction de masse. Depuis, devant l’augmentation du nombre d’étudiants et la transformation de la profession, l’architecture est à la recherche d’un enseignement idéal, professionnel, technique, mais aussi général et humaniste. Comment concilier cette double exigence ? Quels rapports entretenir avec les universités, seules aptes à délivrer des diplômes de troisième cycle ? Le sociologue Jean-Louis Violeau a longuement interrogé des enseignants de l’école d’architecture Paris-Belleville, très impliqués dans la réforme des études et persuadés de la « merveilleuse carrière de l’architecture ». Leurs réponses contradictoires ont le grand mérite de poser les questions fondamentales de l’enseignement supérieur à la fin du siècle, les unes générales, les autres concernant directement l’architecture ; faut-il opérer une sélection à l’entrée des cursus ? Un enseignement uniquement tourné vers la pratique est-il suffisant ? Quelle est la place de l’histoire et des sciences sociales dans la formation à un métier ?
Jaquette de couverture : plan de la reconversion des bâtiments de la nouvelle École d’architecture de Paris-Belleville, boulevard de la Villette, architecte Jean-Paul Philippon.
Contributions de
Bernstein (Daniel), Ciriani (Henri), Clément (Pierre), Fortier (Bruno), Fredet (Jacques), Grumbach (Antoine), Huet (Bernard), Taylor (Brian), Vié (Claude)
Thèmes : Architecture, Enseignement