Murard (Lion), Zylberman (Patrick)
Le petit travailleur infatigable
Villes-usines, habitat et intimités au XIXe siècle
Disponible en édition numérique »

ISBN 978-2-86222-024-6, 15,5 x 21,5, 300 p.   22 €
1976

« Moins mondains que les « nouveaux philosophes », davantage clandestins, moins travaillés par la métaphysique platonicienne que par l’histoire des longues durées, les « petits chercheurs infatigables » du CERFI nous proposent un essai sur la ville, la race et le travail du XIXe siècle. […] Au commencement était la cité minière. Ville nouvelle, certes, mais aussi et surtout unlaboratoire, un modèle expérimenté par le pouvoir pour une société disciplinaire à venir, la nôtre. […] Une écriture pas trop crispée, un usage non marxiste de Marx, un patient travail d’archiviste font de ce livre, qui doit beaucoup aux méthodes d’analayse de M. Foucault, un ouvrage original sur le XIXe siècle. » Jean-Luc Martin, Les Nouvelles littéraires

«Cette deuxième édition de l'ouvrage de Murard et Zylberman décrit l'évolution des “villes-usines”, en fait surtout des villes minières, au cours du XIXe siècle. Dans un langage volontairement tragique, il trace les étapes du passage des “saturnales du capital” à la “ville-réserve”. Ce sont, au début du siècle industriel, des cités édifiées à la hâte, sans commerce important ni équipements collectifs, rassemblant dans l'entassement et la promiscuité, des masses désorientées, arrachées aux campagnes, dans des conditions telles qu'encasernement et nomadisme se nourrissent et se résolvent mutuellement. Ce sont ensuite les efforts des entreprises pour attirer, sélectionner et retenir dans des villes nouvelles une main-d'oeuvre nécessaire dont la stabilité devient une qualité recherchée, dans un climat d'ordre moral, de réorganisation stricte des relations de voisinage, de police des relations quotidiennes, d'isolement des familles. C'est bientôt l'époque de la “boîte à habiter”, génératrice de nouveaux modes de vie, adaptés aux équilibres industriels de la fin du XIXe siècle, tenant à mieux contrôler le monde ouvrier.» Bulletin critique du livre français, avril 1981.