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« À l’occasion de l’inauguration du bâtiment conçu par Marc Mimram dans lequel est désormais généreusement logée l’école nationale supérieure d’architecture de Strasbourg (ENSAS) est paru un ouvrage qui retrace l’histoire de cette institution d’enseignement dont on a fêté les 90 ans d’existence […]»
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Hervé Doucet, Revue d’Alsace, 140 | 2014.

« […] Mais comment tenir l’ambition scientifique de bâtir une histoire objective quand les archives de l’école étaient peu importantes? La construction d’un contenu pertinent a conduit les auteurs à reconstituer une mémoire collective de l’apprentissage avec une enquête auprès des principaux témoins, les anciens élèves. Des collectes de travaux, de photographies ont été organisées. “Ces contacts ont été l’occasion d’interroger les architectes sur leur passé et de découvrir des fragments de l’histoire de l’architecture en Alsace. Ils ont permis d’amorcer la constitution d’un fonds qui, s’il gagnait en épaisseur, pourrait permettre de continuer, au-delà de cette publication, l’étude de l’enseignement et de l’architecture dans la région”, précise Anne-Marie Châtelet dans son introduction. Le volume 1 offre une analyse historique en trois chapitres, L’école en trois temps, Lieux et enseignements, Architecte en Alsace : elle permet de comprendre une école partagée entre la référence des Beaux-Arts de Paris et celle des écoles techniques allemandes, de retracer aussi bien son fonctionnement que de renseigner sur des parcours et pratiques d’architectes locaux. […] On en apprend également sur la place des femmes architectes, sujet peu traité, alors que les étudiantes sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses. Accompagné d’un dictionnaire des élèves, ce volet analytique s’achève sur les témoignages de ces derniers ainsi que sur ceux des enseignants et directeurs. Le volume 2 présente les dessins retrouvés et constitue une radiographie de l’enseignement de l’architecture avec ses principales modalités : concours, médailles, prix de Rome, diplômes, etc. Il révèle simultanément les références et modèles à l’œuvre des enseignants et des élèves. On y lit la place du dessin, son rôle, les codes du rendu, la prégnance d’un académisme certain et son évolution, la teneur des programmes, leurs réponses, et la rupture que constitue bien sûr la réforme de 1968. On y décèle des noms connus (Roland Schweitzer, François Spoerry, Gustave Stoskopf, etc.). Enseigner l’architecture à Strasbourg a cela de précieux qu’il offre non seulement des éclairages sur un pan méconnu de l’histoire de l’architecture en France, mais devient une archive et le support de recherches à venir. » Bénédicte Chaljub, AMC, mars 2014.

• Guy Lambert, Archiscopie, n°131, mai 2014