Couverture de L’inconscient machinique, Essais de schizo-analyse par Guattari (Félix)
Guattari (Félix)
L’inconscient machinique
Essais de schizo-analyse
ISBN 978-2-86222-010-9, 140 x 210,5, 368 p.   26 €
1979

Disponible en édition numérique

 

La transformation de la psychanalyse en composante essentielle de l’ordre social ne justifie pas le renoncement à toute analyse de l’inconscient ; non plus que les impasses des mouvements révolutionnaires la désertion généralisée du politique.
En finir avec la dictature du cogito, accepter que des agencements matériels, biologiques, sociaux, soient capables de « machiner » leur propre sort et de créer des univers complexes hétérogènes : telles sont les conditions qui devraient permettre de comprendre comment le désir le plus intime peut communiquer avec le champ social.

Rappelons, à l’occasion de cette réédition, en seconde partie de l’ouvrage, l’étonnant essai consacré à Proust, « Les ritournelles du temps perdu », qui s’ouvre ainsi :
« La Recherche du Temps perdu est une prodigieuse carte rhizomique. Il ne s’agit pas de la psychanalyser ou de la schizoanalyser ! Elle est en tant que telle une monographie schizoanalytique. Proust, Joyce, Kafka, Beckett… sont de véritables spécialistes des objets mentaux hyper-déterritorialisés et personne ne saurait leur faire la leçon ! Cela ne signifie pas qu’il soit interdit de répertorier et de tenter d’exploiter scientifiquement le matériel qu’ils ont collecté. Mais la séparation radicale du champ littéraire et du champ scientifique, qui semble être un axiome de la culture occidentale, a pour effet d’embrouiller les esprits. Les littéraires ne se rendent pas compte qu’une œuvre telle que la Recherche constitue une exploration scientifique, au même titre que l’œuvre de Freud ou de Newton. […] »


Thèmes : Sciences Humaines